Première interview de l'année : alumni
- Equipe Elite Athletes Track
- 2 févr. 2024
- 6 min de lecture
Dernière mise à jour : 10 avr. 2024

Pour cette première interview de 2024, nous sommes allés du côté des alumni* Margot Temines et Matheo Bernat.
Margot Temines, alumni de l'université de Tulane (New Orleans, Louisiana) a gradué l'été dernier et est entrée dans le monde du travail en France.
Mathéo Bernat, alumni de l'université d'Incarnate Word, quant à lui n'est pas rentré en France après son cursus universitaire et vit actuellement aux États-Unis.
*Un alumni américain est un student athlete qui a fini son cursus universitaire aux US.
Interview de Margot Temines :
Elite : Peux-tu te présenter s’il te plaît ?
Margot : Bonjour, je m’appelle Margot Temines, j’ai 23 ans, je suis spécialiste de l’heptathlon et j’ai obtenu mon MBA (master de business administration) en mai à l’université de Tulane en Louisiane.
Elite : Tu as toi-même vécu le projet américain, est-ce que tu peux nous en dire plus ?
Margot : Je viens de rentrer en France après 2 ans là-bas. Ça a été une expérience incroyable, et très intense autant sur le plan social que sportif.
Quand je suis arrivée je ne savais pas trop à quoi m’attendre, personne n’avait été dans cette université, je ne connaissais personne et j’avais un niveau d'anglais plus que questionnable.
C’est assez difficile au début, notamment à cause de la barrière de la langue, que ce soit pendant les cours ou à l’entraînement, mais après 1 ou 2 mois à demander de répéter chaque mot, j’ai vraiment commencé à me sentir à l’aise. Et pour le coup dans les universités américaines, ils veulent vraiment créer un esprit d’équipe, de famille, donc ils aident vraiment à l’intégration et il y a toujours quelqu’un pour t’épauler quand tu es perdu.
Même s’il y a eu certains moments de difficulté, car le niveau d’étude est élevé et le volume d’entraînement l’est encore plus, ça a été 2 années incroyables.
Tout est nouveau, on visite plein d’états différents, on visite les autres campus avec des infrastructures incroyables et on rencontre tellement de monde. Ce que je retiens de là-bas, c’est vraiment l’esprit d’appartenance à son université, il y a une fierté à représenter ses couleurs qu’on a moins ici.
Elite : Quel est ton meilleur souvenir en tant que “student athlete”
Margot : Le meilleur moment pour moi, c’était vraiment la période de mardi gras (étant à la nouvelle Orléans je suis obligée d’en parler). C’est vraiment un mois entier de fête, de parade, de nourritures. La ville entière célèbre ça a chaque coin de rue, chaque minute de la journée (j’avais d’ailleurs jamais vu des gens aussi peu dormir et sortir faire la fête dès 8h du matin pendant un mois 😂). Mais durant cette période, on est tous fiers d’être de la nouvelle Orléans, on a même des tenues spéciales en compétition aux couleurs de mardi gras et de la ville. On sort en équipe pour les parades, on mange des King cake après chaque entraînement (c’est une galette des rois locale qui n’a d’ailleurs pas du tout le goût de galette des rois 😅). C’est vraiment une période festive, dont nous sommes fiers et à laquelle tout le monde participe. Toute la ville respire, mange, vie mardi gras.
Elite : Que fais-tu depuis ton retour ?
Margot : Depuis mon retour, c’est un peu mois mouvementé 😅, j’ai réussi à trouver un travail assez rapidement dans mon domaine d’étude (l’anglais aidant). Pour l’athlétisme, c’est un peu plus compliqué au niveau des horaires, ça change des journées organisées autour des entraînements de là-bas. Mais j’attends de déménager pour reprendre ça plus sérieusement.
Elite : Quels sont tes projets pour la suite ?
Margot : Pour la suite, ce n’est pas encore sûr (je ne suis pas très douée pour me projeter haha). Mais j’essaie de m’adapter à cette nouvelle vie, parce que passer des études au monde du travail était un peu plus violent que ce que je pensais 😅. Mais dans tous les cas j’organise déjà des voyages pour retourner faire mardi gras là-bas et retrouver mes partenaires d’entraînement.
Interview de Matheo Bernat :
Elite : Peux-tu te présenter s'il te plaît?
Matheo : Bonjour je suis Matheo Bernat, spécialiste des haies et du saut en longueur. Je viens du sud de la France, licencié à Aix en Provence et je m'entraînais au pôle espoir de Marseille avant de venir aux Etats-Unis. Durant ma carrière en France, j’ai eu l'opportunité de participer à des compétitions internationales avec l'équipe de France, gagné quelques titres lors des championnats de France (en individuel et en équipe). En 2020 je suis parti aux U.S. à l'Université d'Incarnate Word pour mon premier Master dans le Management du Sport et pour continuer les compétitions.
Elite : Peux-tu nous parler de ce que tu fais actuellement aux US?
Matheo : Actuellement je suis en train de finir mon deuxième Master en Kinésiologie en plus de coacher dans l'équipe dans laquelle j'étais. Mon éligibilité pour les compétitions étant finie, j'ai décidé de rester près de mon équipe et de prendre le relais en tant que coach sur le saut en longueur et les haies.
Elite : Tu as toi-même vécu le projet américain, est ce que tu peux nous en dire plus?
Matheo : Au début, c'était un peu flou, j’avais des doutes, je ne savais pas trop dans quoi je m'embarquais. Mais je suis tout de même parti. Il m’a fallu un petit temps d'adaptation au début avec la différence de langue et de culture. En plus de ça, je suis parti pendant le COVID, donc tout le monde avait des masques et des plexiglas ce qui rendait la communication encore plus compliquée. La transition athlétique n'était pas si drastique que ça, dû au fait que je m'étais entraîné au pôle espoir pendant 3 ans. J'avais déjà l'habitude des entraînements intenses et techniques. Le gros changement c’est fait au niveau des muscu, j'ai fait plus de muscu et avec des exercices différents, et j'ai pris pas mal en masse musculaire, mais ça ne m’a pas empêché d’améliorer mes chronos. C’est du côté académique qu’une grosse différence s’est fait sentir, il y a beaucoup plus de livres à lire par classe, et beaucoup plus de projets concrets à rendre avec beaucoup d'expression orale. Ça m'a pas mal sorti de ma zone de confort, mais en bénéfique. Il faut aussi rappeler que je suis dans une université où le niveau académique est assez élevé. Maintenant ça fait 4 ans que je suis aux U.S et tout se passe bien, j'ai terminé mon premier Master et j'entame la fin de mon deuxième cette année. Durant ma carrière aux U.S. j'ai battu les records de mon université sur le 110m et la 60m haies, j'ai remporté des championnats de conférence, que ce soit en individuel ou en équipe, et j'ai pu courir au premier tour du championnat national (The Regionals).
Elite : Comment as-tu fait la transition d'athlète à coach?
Matheo : La transition s'est un peu faite toute seule, je savais que mon éligibilité arrivait à terme mais qu'il me restait encore une année pour finir mon Master. J'ai donc cherché des solutions pour financer le reste de mes classes et mon Head-Coach m'a offert cette position d’assistant coach. Je n’ai pas hésité une seule seconde et j’ai accepté l’offre sachant que ça couvrirait le reste de mes frais scolaire et qu'une expérience dans le coaching dans une Université en D1 s'aligne avec mon projet professionnel. Au début c'était un peu bizarre puisque je coach les athlètes et donc les amis avec qui je m'entraînais, mais tout le monde s’y est rapidement adapté.
Elite : Quels sont tes projets pour la suite?
Matheo : Mes projets pour cette année 2024, sont de finir mon deuxième Master et de commencer un OPT au mois de mai pour vivre l'expérience de travailler aux Etats-Unis. (NDLR : OPT= Optional Practical Training ; il s’agit d’un permis temporaire de travail pour les étudiants internationaux qui viennent de graduer, qui peut aller de 1 an à 3 ans maximum).
Pour ce qui est de mes objectifs à long terme, c'est assez difficile de se projeter car il est très difficile d’obtenir un visa de travail pour les internationaux. Mais j'ai certains projets en tête sur lesquels il faudra que je me penche une fois que j'aurais mon OPT.
Un grand merci à Matheo Bernat et Margot Temines pour leur temps accordé dans cette interview, on leur souhaite plein de bonnes choses pour la suite.
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